Payer pour danser?

J'ai eu le plaisir de regarder jeudi soir un documentaire sur France 5 "Les claquettes, quel pieds!", un grand moment de plaisir et de technique au top. Si ça repasse, ne le ratez pas!
Après le documentaire il y avait une interview d'une prof de claquettes dont je ne me souviens plus du nom. Elle a dit à un moment que pour elle la danse était une forme d'expression humaine naturelle et qu'elle aimait l'idée que n'importe qui puisse danser, tous les jours, partout. Elle disait cela par opposition au fait de cantonner la danse aux cours de danse, aux soirées spéciales, aux lieux de danse.
Et là je me suis autorisée à laisser s'exprimer librement et consciemment une idée qui me trotte dans la tête depuis longtemps déjà: la danse est un état naturel pour l'homme (pas toute la journée, certes...), un moyen d'expression de soi, de ses émotions, de choses profondes qui ne peuvent parfois pas sortir avec des mots et tout le monde devrait pouvoir danser.
Mes lectures sur les rituels des peuples "primitifs", l'expérience de socialisation par la danse aux Etats-Unis grâce à Pierre Dulaine (voir le film "dance with me" avec Antonio Banderas à ce sujet), le mode de trasmission des danses ancestrales au sein de la communauté: autant d'indices qui vont dans ce sens.
Alors bien sûr, comme il y a ceux qui chantent sous la douche, il y a ceux qui dansent en préparant leur petit-déj... Et même si c'est déjà ça, pourquoi ne pas aller plus loin en apprenant les codes (car le code est un langage), en se donnant la possibilité de mieux connaitre son corps, d'approfondir ce moyen d'expression? Combien de personnes ne se permettent pas de danser en public car "elles ne savent pas danser"? Bon là il y a autre chose qui joue: la peur de ne pas être à la hauteur, merci notre esprit de compétition et le jugement des personnes à tout bout de champ sur tout et n'importe quoi.
Le problème alors qui se pose quand on souhaite apprendre à danser, c'est qu'il faut trouver un cours, que les horaires conviennent et que l'on puisse payer... Bref, de quoi en décourager plus d'un.
Je ne sais pas s'il existe encore dans les thés dansants ou dans les discothèques des personnes qui donnent de leur temps pour apprendre aux autres.
Je trouve vraiment dommage que les danses ne soient plus accessibles par transmission naturelle au sein de la communauté. Ca existe peut-être encore dans les petits villages? En tout cas en ville, l'occasion de danser est rare si on ne va pas en discothèque, et l'occasion d'apprendre à danser bien plus encore.
Serait-il acceptable de dire que faire payer les cours de danse est limite abusif? Heureusement qu'il y a des MJC et des centres culturels municipaux pour permettre au plus grand nombre d'accéder à la danse à moindre frais. Au moins c'est déjà ça de pris une heure par semaine, même si c'est cantonné et non partagé.
N'y a-t-il pas beaucoup de choses qui se perdent de cette manière dans notre société de CONSOMMATION?
Je trouvais déjà aberrant de faire payer l'accès à l'apprentissage de fonctions bénéfiques au développement harmonieux de l'être humain comme l'allaitement maternel et le porateg des bébés en particulier, mais de plus en plus de choses me paraissent vraiment trop marchandées.
En attendant le retour à des valeurs plus humaines, je vous invite à danser, chanter, porter vos bébés, partager avec votre famille et vos amis dès que vous le pouvez! Et vous viendrez me dire si ça vous a fait du bien :-))
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