Journée non-violence éducative#2

Nous sommes souvent démunis et sans ressources pour accompagner nos enfants sans céder à la violence éducative ordinaire.
Quand un enfant pique une crise parce que son biscuit s'est cassé nous sommes souvent tentés de lui demander de ne plus pleurer pour rien sous peine de l'envoyer dans sa chambre "réfléchir" tout seul (quand ce n'est pas "arrête ton cirque ou je t'en colle une").
Le problème est que la crise pour le biscuit cache en fait un trop plein d'émotions négatives refoulées que l'enfant n'a pu exprimer car ses parents ne veulent pas les entendre, et que l'enfant sera bien incapable de savoir à quoi réfléchir et surtout incapable d'arriver à se calmer si les personnes en qui il est censé avoir le plus confiance le mettent à l'écart et ne supportent pas ce qu'il éprouve. Que peut alors se dire un enfant? Soit "je n'ai pas d'importance, mes parents ne veulent pas m'écouter parce que je n'en vaux pas la peine" et il se dévalorise ou bien "c'est injuste, je suis très en colère mais personne ne comprends" et il se révolte. Dans un cas comme dans l'autre la relation avec l'enfant est mal partie, la confiance entâchée, non seulement la confiance en ses parents mais aussi la confiance en lui. Et cela peut durer bien longtemps! (Dans le cas où le parent utilise gifle ou fessée l'enfant ressent ces mêmes sentiments et en plus apprend que lorsqu'on est le plus fort on a le droit de taper!).
Pour soutenir les parents dans leur rôle d'accompagnant aimant et digne de confiance il existe des solutions respectueuses de l'enfant et qui préservent la relation parent-enfant. Quel parent veut faire de son enfant un ennemi ou un être insécure?
Dans cet exemple précisément, on peut accueillir la rage de l'enfant par "Oh, tu as l'air très contrarié d'avoir cassé ce biscuit?" et attendre ce que ça donne dans un premier temps, puis par exemple "Tu es si en colère que ça? comment pourrais-tu la faire sortir?" ou encore "J'aimerais vraiment pouvoir refaire entier ce biscuit pour toi, si j'avais une baguette magique!". Et dans tous les cas, quelles que soient les réactions de l'enfant, ne pas le laisser pleurer seul, rester près de lui et même le prendre dans vos bras s'il accepte. Savoir que vous acceptez ses émotions négatives et très important pour l'enfant, il se sent alors en pleine confiance, complètement accepté et donc aimé. Quel cadeau pour l'avenir! C'est clair cependant que c'est très dur pour nous, cela nous renvoie à nos propres pleurs, à nos propres émotions d'enfant refoulées (la plupart du temps, même si nos parents ont fait ce qu'ils pensaient être le meilleur pour nous...) et nous devons prendre sur nous. Des lectures pertinentes et un travail sur nous-même nous seront d'une aide précieuse.
J'ai déjà parlé des livres et ateliers "Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent", cette fois-ci je vous propose de lire la brochure éditée par La maison de l'enfant à l'occasion de cette 4ème journée de la non-violence éducative et que vous pouvez trouver en version A4 ou version livret A5 sur le blog de Catherine Dumonteil-Kremer. Cette brochure propose de nombreuses solutions pour accompagner ses enfants sans violence, entendre et accepter les émotions de son enfant, gérer la colère qui nous submerge pour ne pas s'en prendre à son enfant, et surtout l'aider à trouver des solutions satisfaisantes pour toute la famille. Incontournable et avec beaucoup de références pour aller plus loin!
Pour la non-violence éducative, le respect de nos enfants, une relation de confiance solide, les solutions existent! Prenons-nous en mains!
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