Whatever Lola Wants
C'est le clip de Natasha Atlas pour le film "Whatever Lola Wants" où il est question de danse orientale.
Grâce à canal+ j'ai pu voir ce film chez moi, car je l'ai complètement raté au cinéma vu que je ne suis plus l'actualité cinématographique depuis 8 ans...
Le dvd est en vente, mais il n'est pas dans mon videoclub ni à la médiathèque de Toulouse... il ne me restera plus qu'à me l'offrir un de ces jours...
Pourquoi ce film m'a touchée particulièrement?
Depuis que j'ai 5 ans je fais de la danse: classique pendant 8 ans, modern'jazz et contemporain pendant plus de 10 ans, claquettes au moins 5 ans, oriental depuis deux ans et flamenco depuis cette année.
Voici une citation d'Henry Havelock Ellis (je ne sais pas qui c'est) qui dit exactement ce que je ressens: "La danse est le plus sublime, le plus émouvant, le plus beau de tous les arts, parce qu'elle n'est pas une simple traduction ou abstraction de la vie; c'est la vie elle-même."
Mais pour moi la danse est aussi une grosse peine. J'ai toujours voulu être danseuse, que cela puisse me définir en partie, que cela soit mon métier, mon activité principale, mon statut social, que cela fasse partie de mon quotidien ou presque et pas seulement dans mon salon ou ma cuisine. Sauf que ... je n'ai jamais eu le physique requis en France pour être danseuse, et aussi il me manque quelque chose... le petit plus qui distingue le danseur "du dimanche" du danseur qui fait vibrer.
Ce petit plus, il me semble que j'arrive petit à petit à comprendre pourquoi je ne l'ai pas. Je me souviens que vers 16 ou 17 ans, mon petit ami m'a dit un jour: "tu danses bien, mais c'est trop "petit", comme si tu n'allais pas au bout du mouvement." Je me suis regardée dans les miroirs avec cet oeil nouveau, et j'ai vu... j'ai vu que je reproduisais des mouvements à la manière d'une machine, pas comme si j'y mettais mon âme. J'apprenais, je réfléchissais, et je dansais en restant dans ma tête... il fallait que je sente l'énergie, que je me "lâche", que mon corps parle.
Sauf que ça, j'ai beaucoup de mal, surtout avec d'autres personnes que je ne connais pas vraiment et en qui je n'ai pas une confiance absolue. Ou alors il faut que ce soit au milieu d'inconnus. Par exemple, quand j'allais en boite à 18 ans, là je me lâchais, et là j'étais dans le juste, j'étais vraiment MOI.
Voilà, c'est ça. Oser être soi. Même devant les autres.
Depuis que je fais de la danse orientale, j'ai pas mal surfé sur le net, car cette danse me fascine. Et en plus, chose inespérée, personne n'est ni trop grosse ni trop vieille pour être une vraie danseuse, et ça c'est quand même fantastique pour moi, cela m'ouvre des portes...
Voici ce que j'ai trouvé un soir...
"Le but de la femme qui danse seule, dans le contexte oriental, n'est pas tant de plaire à un spectateur potentiel, mais affirmer son droit souverain à un plaisir aussi intime que narcissique. Dans ce sens, la danse orientale coupe celle qui s'y adonne du monde qui l'entoure, et l'oriente plutôt vers l'intérieur en une quête qui tend vers le spirituel."
Fatema Mernissi, citation trouvée sur http://www.carolineachouri.com/Caroline.htm
Ca m'a fait tilt. Est-ce donc cela que je trouve si beau dans la danse orientale? est-ce cela que je n'ai pas encore trouvé et que j'ose espérer toucher du doigt un jour par cette danse?
Ma réflexion était arrêtée là lorsque j'ai vu ce film, "Whatever Lola Wants". Oh ce n'est pas un film transcendant, c'est un joli film de danse orientale qui se laisse bien voir.
Mais j'y ai retrouvé cette réflexion sur la recherche de soi.
Et voilà le passage qui m'interpelle...
Ma quête est donc celle de moi-même, et celle du "Tarab", l'état de grâce dans lequel le corps devient l'instrument et où ce qu'on a au plus profond de nous peut s'exprimer.
Arrêter de penser quand je danse pour pouvoir être.
Ce soir une amie me propose des rencontres, séances, moments... de danse instinctive... tiens, voilà que ça résonne, mais aussi que ça me fait peur.
Peur de me retrouver face à moi-même?
......
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